L’histoire du karaté

Le karaté-do, c’est bien plus qu’un simple art martial. Littéralement “la voie de la main vide”, il puise ses racines dans les échanges commerciaux anciens entre la Chine et le Royaume des îles Ryukyu, dont Okinawa était la perle. Quand, au XVe siècle, les rois d’Okinawa interdirent la possession d’armes, les habitants durent trouver une nouvelle manière de se défendre… à mains nues. Avec l’annexion par l’Empire du Japon en 1609, ces techniques se perfectionnèrent et de nombreux styles de karaté virent le jour.

L’un des pionniers de cette tradition fut Higaonna Kanryō (1853-1916), natif de Naha à Okinawa. Fils d’un marchand de bois, il s’est aventuré en Chine à Beijing et Fuzhou pour y apprendre les arts martiaux chinois. À son retour sur son île, il transmit son savoir à ses élèves, parmi lesquels Chōjun Miyagi (1888-1953), qui deviendra son successeur. Miyagi, lui aussi passionné par la quête de perfection, fit plusieurs voyages à Fuzhou pour approfondir ses connaissances. En 1929, après une démonstration d’arts martiaux japonais à Kyoto, il décida de nommer son style “Goju Ryu” : le style dur (go) et souple (ju).

Après le décès de Miyagi, son élève Eiichi Miyazato (1922-1999) continua à faire rayonner cet art en fondant Jundokan, son propre dojo, ainsi que la fédération Jundokan. Aujourd’hui, son fils, Yoshihiro Miyazato, veille sur cet héritage précieux, permettant au Goju Ryu de s’étendre à travers le monde.

En France, nous avons la chance d’avoir Sensei René Ramanitrandrasan, 10e dan Goju Ryu, comme représentant officiel de la Jundokan. Grâce à lui, l’esprit de ce style, à la fois fort et fluide, continue de prospérer sur nos tatamis.